Extrait du journal

Les lecteurs et les abonnés du Temps n’attendent . pas que nous Jeur réitérions nos remerciements pour le zèle qu’ils ont mis à répondre à notre ap pel eà faveur des victimes de Saint-Etienne. M. le président de la République avait tenu, dès l’abord, à conjurer à ses dépens les misères les plus pressantes ; des secours importants sont venus ensuite par les voies les plus diverses. Un certain nombre de nos confrères, notamment dans la presse . populaire, ont ouvert des souscriptions à peu près en même temps que nous. Tous ces ruisseaux, petits et gros, ont fait, dans un délai relativement court, une rivière déjà très présentable. Les accidents de travail entraînent généralement des responsabilités que personne ne prétend sup primer. Quand ils prennent des proportions tout à fait désastreuses, comme dans le cas présent, il est chimérique de penser que les voies de droit puissent suffire à tout, et d’ailleurs les enquêtes sont longues autant qu’incertaines, et il y a des situations telles que l’attente seulement ne diffère pas sensiblement d’un arrêt de mort pour les survivants, pour les familles brusquement privées de leur chef ou de leur soutien. La rapidité et la spontanéité sont tout en pareil cas. On s’en défie trop, et nous venons d’en avoir une preuve nouvelle. Quand est arrivée la nouvelle d’un si effroyable fléau, il n’a pas manqué de sages, dont l’émotion était aussi sincère que la nôtre, mais qui étaient d’avis de remettre au lendemain les moyens d’avi-...