Extrait du journal

des.libertés publiques, et nos lecteurs n’ont pas. oublié avec quelle constance nous en avons ré'clamé la" restitution. Seulement, il en est de cette liberté de réunion comme de toutes les autres libertés : le temps, l’usage prolongé, la formation des moeurs politiques sont nécessai res pour qu’elle donne tous ses fruits. Ce n’est pas tout d’avoir une liberté„encore faut-il avoir appris à en user et, cet apprentissage, nous ne l’avons pas suffisamment fait pour les réunions, publiques. Nous ne sommes pas arrivés à cette, notion que, dès qu’il y a quelque part une ag glomération d’hommes, une organisation, une discipline volontairement consentie sont indis pensables si l’on veut faire quelque chose d’utile. On a adopté, par exemple, pour les réunions, la coutume de faire élire le bureau par les as sistants. C’est là une pratique très regrettable qui n’offre aucun avantage et qui ne présente que des inconvénients. Elle est exclusive de toute bonne tenue de la réunion, de tout ordre dans là discussion. Elle soulève presque tou jours, dès le début de la séance, des orages qu’on ne parvient plus à calmer. 11 y a donc sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, à en venir à une meilleure entente de la pratique des réunions publiques, si l’on veut que ces réunions deviennent un des modes d’action,. régulier et pacifique, de la vie publique. Si nous devions assister souvent à des spectacles tels que ceux qui nous ont été donnés au cours de la période électorale, le. droit ne s’en trou verait certainement pas atteint, car il est désor mais à l’abri de toute atteinte ; mais les réu nions publiques tomberaient dans le mépris général, les gens honnêtes et qui s’intéressent -sérieusement à la politique s’en tiendraient à l’écart, et on perdrait ainsi tout le bénéfice qu’on est en droit d’attendre de l’exercice d’une liberté que nous avons eu tant de peine à con quérir. ■ -*-• LES ARMÉES ÉTRANGÈRES...