Extrait du journal

partis en formation et des masses populaires, le général Berenguer demeure au gouvernail depuis sept mois. Il a maintenu l’ordre et la paix publique; il a reconstitué peu à peu une administration normale; il peut envisager au jourd’hui de soumettre dès la fin du mois de septembre à la signature royale lev'décret con-' voquant les Cortès, ce qui marquera sans doute l’accomplissement total de la tâche qui lui in combe. . Il est possible que la crise de la peseta, qu’on explique par des difficultés financières et éco nomiques dues aux erreurs de la dictature, soit aux yeux du gouvernement lui-même un argument décisif pour hâter les élections et la réunion des Cortès. Des crises de ce genre ne peuvent être surmontées que grâce à l’union de toutes les forces de la nation au sein d’un gouvernement responsable ayant la con fiance du pays entier. Pourtant, il ne faut pas se dissimuler que, dans l’état de désarroi poli tique qui existe encore de l’autre côté des Py rénées, l’expérience à faire comporte certains risques. Personne ne peut prévoir à l’heure ac tuelle avec quelle vigueur s’affirmeront sur le terrain électoral et parlementaire des tendan ces nouvelles qui sont- encore mal défiâtes; personne ne peut prévoir dans quel sens se fera en fin de compte le regroupement des anciens partis dont l’évolution, à en juger par les décla rations et les manifestations de certains de leurs chefs, apparaît plus profonde qu’on n’eût pu le supposer. La réunion des Cortès marquera en tout état de cause un grand tournant dans l’histoire de l’Espagne et on pourra consta ter alors tous les effets que six années de dic tature — même de dictature dite débonnaire —. auront produits dans le pays voisin....