Extrait du journal

La discussion générale de l'impôt sur les matières premières a encore occupé toute la séance d'hier; on la croyait épuisée après les discours de MM. Montgolfier et Cordier, et nombre de membres ont demandé la clôture; mais à la suite de deux épreuves douteuses, le règlement adjugeant le bénéfice du doute à la continuation des débats, il a bien fallu se remettre en campagne. Un nouvel adversaire de la taxe proposée, M. Leurent, est alors monté à la tribune; après lui a encore paru l'infatigable et inépuisable M. Thiers. Le président de la république ne s'est pas borné à reprendre la thèse déjà tant de fois: soutenue par lui de la nécessité de son impôt favori, il a, de plus, entrepris d'en démontrer l'excellence il a fait à la Chambre une sorte de cours histo* rique et économique sur la théorie de l'impôt en général, où s'est déployé comme d'habitude son remarquable talent d'exposition et dans lequel il n'a pas hésité à inscrire une glorification systématique de la douane. On s'est séparé après le discours de M. Thiers, et la continuation de cette lutte désormais stérile, puisque le résultat final en est prévu par tout le monde, a été renvoyée à aujourd'hui....