Extrait du journal

La crise gouvernementale provoquée par l'issue de l'interpellation d'avant-hier, continue; une grande agitation règne dans le monde politique de Versailles puisse-t-elle n'avoir pas le temps de se répandre dans le pays, que l'inquiétude commence à gagner Les conseils de ministres se multiplient les démarches des députés amis se succèdent auprès du président de la république les communications sont incessantes entre le siège de la Chambre et l'hôtel de la présidence. Pendant que les irréconciliables de la droite cherchent à exploiter la situation et à s'en assurer le bénéfice, les partisans des institutions actuelles font de grands efforts pour arriver à une conciliation. Un premier résultat a été déjà obtenu les nouvelles de Versailles sont unanimes pour constater que M. Thiers, qui avait d'abord voulu donner sa démis~sion, a consenti à la suspendre tout au moins jusqu'à nouvel ordre on verra plus loin comment il se serait exprimé en présence des délégués de la gauche. La question est de savoir comment l'Assemblée sera appelée à donner au président un nouveau témoignage de confiance, cette fois éclatant et décisif, et ~par qui sera prise l'initiative de cette proposition. Notre lettre de Versailles nous apprend que c'est là le nœud du problème l'opinion de M. Thiers étant que sa dignité lui commande de ne pas prendre les devants et d'attendre que la motion parte de la Chambre elle-même. D'autres bruits sont en circulation dans les correspondances et dans la presse, et ils varient, pour ainsi dire, d'heure en heure....