Extrait du journal

XIV —(Suite) — Fanny, dit Mrs Temple, le lendemain, avezvous écrit hier à Toi»? — Non, c’est à vous de le faire; J’ai écrit avant-hier. — Eh bien, quand vous écrirez, ne parlez pas, je vous prie, du petit incident de la lettre dictée par sir Hugh Galbraith. — Non,... Pourquoi donc ?... demanda Fanny fort surprise. — Parce que cela n’en vaut pas la peine. Et d’ailleurs je trouve plus amusant de le lui ra conter de vive voix. — Comme il vous plaira i Seulement, je comptais sur le récit de l’aventure pour remplir ma lettre. Fanny parut méditer quelques instants, d’un air de profonde sagesse. Puis elle reprit : — J’espère que notre intéressant locataire ne va pas s’amuser à conter au docteur Slade que vous avez écrit cette lettre pour lui. La nouvelle £e répandrait dans la ville avec la vitesse de i’éclair et nous en entendrions de belles !... — Que m’importe! dit la jeune femme, une flamme de dédain passant dans ses yeux et sur «a joue. Je suis au-dessus de la médisance ! Puis s’arrêtant avec un sourire: " — Quelles sottises nous fait dire l’impatience, reprit-elle. Certes ! il doit m’importer et il m’im porte qu’on ne médise pas de moi. Et puis... ce serait trop fort, n’est-ce pas, Fanny, que mon nom fût l’objet des commérages mêlé à celui de ïnon ennemi l Ce soir-ià, les deux jeunes femmes étaient as sises dans leur frais parloir, l’une occupée à ajuster une robe, l’autre lisant à haute voix; le docteur Slade frappa à la porte. — En vérité, mesdames, dit-il, tandis qu’un sourire approbateur éclairait ses larges dents, vouspourriez poser pour un tableau allégorique: «L Industrie récompensée par le Confort ». Reproduction interdite....