Extrait du journal

XI — (Suite) Tout d’un coup, se levant comme pour partir, mais se tenant de manière que seule Blanche, pût apercevoir sa physionomie, — la physiono mie d’un homme qui jouerait son existence à pile ou face, il dit, a voix rauque, et délibérée cependant : — Blanche, votre cœur a les meilleurs motifs pour haïr ma fille, toutefois c’est en soi nom que je m’adresse à lui : il faut que vous m’ac cordiez une entrevue... il le faut... ici, un jour de la semaine... j’ai besoin de vous parler seul à seule... Et encore que connaissant la nature de cet homme, elle eût entrevu, pour, un jour à venir, le péril d’un assaut direct, cette attaque si prompte la pétrifia comme l’eût fait un coup de tonnerre. Mais ce n’est point inutilement que l’on prend l’habi tude de se dominer et de se vaincre. Aux heures critiques de notre histoire, elle 'peut merveilleusement sauvegarder notre di gnité dans le conflit des relations sociales ; avant que l’on pût remarquer son attitude et celle de Bernard, Blanche lui avait donné cette rapide mais décisive réponse : — Non, Bernard, non, vous demandez l’im possible... les événements nous ont rapprochés en apparence... je n’ai pas cru devoir lutter contre eux... mais aujourd’hui, comme il y a huit ans, nous n’avons plus rien à nous dire... Son cœur ne battait plus dans sa poitrine et chaque mot qui sortait de sa bouche toute sèahe lui causait une douleur d’arrachement... t’importe 1 L’audace de Bernard ne devait pas AReproduction interdite.....