Extrait du journal

ne conseillerons jamais une telle attitude à un parti politique. Tout au contraire, un parti di gne de ce nom doit se montrer plus vivant, plus énergique, après un échec qu’après une victoire. Eclairé sur les fautes qui lui ont valu cet échec, il ne doit rien négliger pour les réparer, pour eu atténuer les conséquences et pour reprendre le plus tôt possible ses avantages. Mais ce n’est pas en commettant de nouvelles fautes qu’on ré pare les anciennes. Ce n’est pas en faussant l’es prit de la Constitution ou en multipliant les agi tations de la rue qu’un parti ramène à lui l’opi nion publique. Dans les pays de régime parle mentaire, il n’y a d’autre 'action efficace pour les partis que l’action électorale. C’est du côté des électeurs et uniquement de ce côté qu’ils doivent regarder, car c’est de là seulement que peut leur venir la victoire. Ainsi les libéraux belges devraient, il nous semble, donner, en ce moment, toute leur atten tion aux élections municipales qui vont avoir lieu le 19 octobre prochain. Que ces élections soient favorables au parti libéral et ce sera là un événement d’une bien autre importance qu’un appel à l’interventiou personnelle du roi ou qu’une bataille dans les rues. Certainement les élections municipales, quelles qu’elles soient, ne modifieront pas la majorité actuelle dans le Parlement; mais croit-on qu’il serait possible au ministère Malou de se maintenir longtemps au pouvoir si les élections municipales d’octo bre étaient en opposition avec les élections lé gislatives de juin. La situation du cabinet clé rical ne se trouverait-elle pas d’autant plus compromise que les élections communales se font avec une législation électorale beaucoup plus large que celle qui préside aux élections législatives ? Le ministère Malou, qui ne jouit pas déjà d’une très grande vitalité, ne résiste rait certainement pas à un grand courant d’opi nion nettement accusé dans les élections du 19 octobre. C’est à préparer ce courant que doivent s’attacher les libéraux, et ils y parviendront d’autant plus sûrement qu’ils ne mêleront pas l’esprit révolutionnaire à l’esprit réactionnaire, en voulant faire intervenir à la fois, pour régler leur différend avec le parti clérical, l’autorité personnelle du roi et les tumultes de la rue. + LA SUSPENSION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE ÉGYPTIENNE...