Extrait du journal

lé-èf-ses idées, à faire connaître,sa volonté: Lfe monde entier compte sur nous, attend une di rection morale, un signal, une règle de conduite. N’infiigeon’s pas à nos alliés, à n-os amis, à l'innombrable clientèle de nos lettres et de nos arts une déception qui serait, en môme temps, une bien- mauvaise affaire, puisqu’il en résul terait aussitôt une diminution désastreuse de notre crédit industriel et commercial. Le spirituel abbé Galiani écrivait de Naples à un de ses amis de France, le 2 novembre 1771 : « Français, chérissez donc l'imprime rie : c’est votre lot en ce bas monde. Mais vous avez mis un impôt sur le'papier. Quelle sot tise! Plaisanterie à part, un impôt sur le papier est la faute en politique la plus for,te qui se soit commise en France depuis un siècle : il valait mieux faire la banqueroute universelle et laisser aux Français le plaisir de parler à l’Europe à peu de frais. Vous avez conquis plus de pays par lesjivres que'par les armes, et vous voulez voua forcer à vous taire! ». Jamais ces justes et- piquantes réflexions n’ont été plus conformes qu’aujourd’hüi aux légitimes exigences de l’actualité. Il s’agit, à présent, de sauver l’intelligence française, en lui donnant les moyens d’expression que ré clame sa vocation d’influence universelle. Si la France était réduite au silence, il résulterait de cette étrange aventure un irréparable dom mage pour l’élite humaine....