Extrait du journal

L'Angleterre poursuit son effort de réarme- ( ment parallèlement à l'effort de redressement ( de la France. L'opinion britannique, si elle a . été lente à se rendre compte des nécessités e de l'heure en présence de l'expansion par la force des puissances totalitaires, a maintenant ( conscience de ce qu'exigent la sécurité du c Royaume-Uni et la sauvegarde de la paix en i Europe. M. Neville Chamberlain tire la consé- j quence logique des événements de ces derniers f mois en accélérant l'organisation de la défense ( de l'empire. Les décevants lendemains des accords de Munich et les mécomptes que lui valut jusqu'ici l'accord italo-britannique du mois d'avril 1938, en ce qui concerne aussi < bien le règlement définitif de la question espagnole que l'équilibre dans la Méditerranée orientale, n'ont nullement pour effet de déter- . miner le premier ministre à abandonner la 1 politique d'organisation de la paix à laquelle ] il a attaché son nom. La paix reste le but i suprême de ses efforts; mais la paix ne peut j être assurée que par la coopération permanente de toutes les puissances, quelles que soient les différences de leurs régimes intérieurs. Aussi M. Neville Chamberlain s'est-il convaincu qu'il convenait de changer de méthode, car toutes les. expériences faites démontrent clairement qu'on -ne peut négocier utilement qu a égalité* cle forces. Pour la' paix comme pour la guerre, il faut que les puissances, quelles qu'elles soient, disposent de la force que réclame leur politique. D'autre part, le premier ministre n'a pas hésité, contrairement à la doctrine traditionnelle de la Grande-Bretagne,_ à prendre des engagements de caractère général pour l'avenir en^accordant la garantie britannique à des nations. autres que la France et la Belgique, particulièrement exposées à une agression en Europe centrale et orientale. Cette attitude nouvelle impose au peuple du Royaume-Uni des sacrifices considérables en vue de porter ses armements au niveau de tout ce qu'exigent les engagements souscrits en son nom. Il en ressort à l'évidence : que la Grande-Bretagne ne doit pas être seulement une grande puissance navale, mais également une grande puissance militaire, ce qui n'est guère possible que si elle se résout à établir la conscription....