Extrait du journal

Hier, à Dijon, M. Magnin, ministre des finances, qui venait d'être élu président du conseil général « abandonnant, a-t-il dit, un usage constant de dix ans », s'est abstenu de prononcer un discours politique en prenant possession du fauteuil présidentiel. Il n'avait pas jugé à propos de parler politique « le lendemain du jour où le suffrage universel, seul interprète autorisé de la volonté nationale, a fait entendre sa voix en toute liberté. La parole est aux élus de la nation, qui exprimeront bientôt leur volonté », a ajouté M. Magnin. La plupart des présidents élus par les conseils généraux n'ont pas comme le ministre des finances, renoncé à ouvrir la session par un discours 'politique., Mais il est certain qu'au lendemain de la victoire des républicains aux élections générales, la nomination de bureaux républicains et les allocutions républicaines des présidents élus par les conseils généraux ne sont plus attendues avec la même impatience. Naguère, on cherchait la preuve des progrès de la cause républicaine dans ces manifestations des assemblées départementales,, où elle est restée longtemps en minorité. Mais maintenant la République a pour elle la grande majorité des conseils gérféraux, et ces manifestations locales faites en sa faveur dans ces conseils disparaissent sous l'éclat de la grande manifëstatton nationale du 21 août. A la Chambre des communes, le baron de Wôrms adressait hier au gouvernement une question « sur le nouveau tarif français qui serait appliqué au commerce anglais à partir de novembre prochain ». Un membre du cabinet, M. Chamberlain, ministre du commerce, a fait une objection importante aux termes employés dans le développement de la question. M.'de Worms dit que les négociations avec la France ont avorté. « Elles ne sont que suspendues, a répondu le ministre, et j'espère que le gouvernement français fera de nouvelles propositions, qui permettront de les reprendre sous de plus favorables auspices. »...