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Le Temps, 24 août 1898

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Le Temps
24 août 1898


Extrait du journal

Le jeune homme salua et sortit. — Eh bien ! pensait le prince Larion resté seul, suis-je moins malheureux à présent, ainsi que me l’affirmait cette excellente femme.... XVIII Le silence et l’ennui habitaient maintenant au château, à la place de l’animation, des rires, du bruit des jours précédents. Seul, quelque do mestique glissait discrètement de temps à autre sur les parquets luisants pour fermer un rideau contre le soleil, ou épousseter un meuble sur l’ordre du vigilant Vittorio. L’un après l’autre, tous les visiteurs s’étaient retirés. Mlle Travkine elle-même avait dit adieu à Sitzkoé. Depuis de longs jours, la pauvre fille avait trop compris qu’elle s’était bercée d’illusions, que son volage adorateur était tout à Olga. Sa jalousie inquiète lui avait permis de surprendre plus d’un regard, plus d’un signe d’intelligence entre elle et Achanine, et après le bal son oreille aux aguets avait saisi un bout de dialogue décisif... A partir de ce moment, son parti fut pris ; elle quitterait le monde; elle dirait adieu à Satan, à ses pompes, et à ses œuvres, et, dès le lendemain, la prin cesse Aglaé, apprenait avec indignation que sa demoiselle de compagnie, insensible au dé rangement que pourrait lui causer cette re traite précipitée, avait décidé irrévocable ment d’aller consacrer à Dieu les restes d’un cœur meurtri et déçu ; aussi s’était-elle tour née avec un redoublement de tendresse vers le fidèle Ziabliné, qui, lui, n’abandonnait pas la position et continuait à prendre son thé régulièrement avec la châtelaine. Les relations de l’oncle et de la nièce étaient comme brisées; ils ne se réunissaient, ne se voyaient plus qu’aux heures officielles des repas Il y avait entre eux comme un vague malen tendu ; il attendait qu’elle se rapprochât de lui, qu’elle éprouvât le besoin de renouer leurs rela tions amicales d’autrefois, qu’elle « le forçât » à reprendre leurs bonnes causeries d’antan. Ne s’était-il pas sacrifié tout entier? N’avait-il pas promis aide et protection à celui qu’elle avait élu?. . La princesse Lina, de son côté, se sentait pleine d’une reconnaissance qu’elle auraitYOuiu...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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