Extrait du journal

AU SENAT ITALIEN Samedi, M. Orlando, président du conseil, a fait au Sénat italien la déclaration suivante : L'armée italienne a affronté ces jours-ci la lutte la plus formidable à laquelle elle ait été jamais exposé•• pendant la guerre. . La coïncidence, certainement pas accidentelle, de la réduction de la ration de pain à Vienne, avec le com mencement de l’offensive contre nous, a démontré à quelle loi d’inéluctable nécessité obéit notre ennemi. Âiiisi, toute l'armée autrichienne réorganisée et forte ment encadrée de manière à éliminer ou à contenir les différends intimes de races, animée par le courage que donnent les situations extrêmes, a simultanément atta qué sur cent vingt kilomètres, o’est-à-dire que pres que tout notre front est englobé dans une immense ba taille. Notre armée a victorieusement -résisté à ce choc. Une autre bataille peut s’engager plus ou moins pro chainement, mais en attendant, nous avons le droit d’enregistrer notre victoire. Si, en effet, on pense aux..moyens gigantesques dont doit disposer une offensive moderne de grand style et à la supériorité numérique de l’ennemi sur le front en tier d’attaque telle que sur certains points nos soldats ont dû résister à un. .ennemi quatre fois plus nombreux et qui a combattu toujours avec bravoure et quelque fois aveo une énergie désespérée; si, en outre, on •pense aux buts ambitieux de l’offensive comme ils ont été relevés par les documents officiels tombés entre nos mains et aux résultats concrets de cette offensive, arrêtée nettement et d’une .manière désastreuse, sur la zone montagneuse et qui n’a progressé que sur une profondeur moyenne de un ou deux kilomètres dans une partie de la zone de la plaine, c’est pour l’ennemi plus qu’un insuccès, c’est une défaite. Nous savons bien, et le contraire serait de la pré somption de notre part, que d'e dures journées nous attendent encore; nous les affronterons sans jactance, animés par notre foi profonde et consciente qui exclut tout optimisme facile et préconçu, mais nous pouvons et nous devons constater et établir comme une vérité historique quelques faits essentiels. Il faut avant tout et immédiatement dissiper l’im pression erronée que l’offensive ennemie sur le plateau et sur le Grappa a été seulement une grande manifes tation en force, impression qui pourrait naître par suite du -peu de durée de cette offensive. La vérité est, au contraire, que l’ennemi, là aussi, s’est lancé avec une violence non inférieure à celle qu’il a montrée sur d’autres points. Là aussi, il avait un objectif dont la menaçante gravité était peut-être plus grande qu’ailleurs. La nature différente du terrain a fait se développer et se-terminer la bataille avec -une jjlus grande rapi—...