Extrait du journal

Paris offre cet été aux étrangers de passage un spectacle dont il n’a pas lieu de tirer vanité. Les rues, les boulevards sont hérissés de barri cades, do palissades, de cordes tendues avec l’avis — irritant : « voie barrée. » Partout on dépave, on démolit, on défonce, et llatmosphère est chargée d’une poussière qui, .promptement; met sur tout une grisaille démocratique. Ce sont « les travaux de Paris », ces fameux travaux qui empoisonnent les étés de cette ville charmante, la plus agréable des villégiatures. Eh ! sans doute, ce sont « les travaux de Pa ris », nous le savons bien et n’aurions garde de nous insurger contre un inconvénient passé dans la tradition. Néanmoins, quelque respec tueux des rites et coutumes que l’on soit,, on ne peut s’empêcher de remarquer que cette année, lesdits travaux sont infiniment plus nombreux et encombrants que jamais. Cela tient à ce que les. travaux commencés l’année dernière ne sorit pas encore terminés, cette considération n’ayant pas empêché l'administration d’en en? treprendre de nouveaux. Et si vous voulez savoir pour quelle cause la capitale de'la France n’est plus qu’un immense chantier, cliérchez-là dans la crise de la maind’œuvre qui sévit actuellement. Ce sont les grèves in cessantes qui rendent la circulation dans Paris impossible, avec peut-être un peu d’imprévoyance de la part de la direction des...