Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR La situation en Grèce n'est ni tout à fait èclaircie, ni tout à fait compromise. Un rapport de l'officier grec commandant à la frontière constate positivement que ce sont les Turcs qui ont ouvert, à trois reprises, le feu contre les avant postes helléniques dans la matinée du 21. En présence de ce fait, M. Tricoupis fait preuve de dispositions éminemment conciliantes, en ordonnant au général Sapountzaki de se mettre en rapport avec Eyoub-Pacha pour déterminer une fois pour toutes la position des deux armées. 'Ces pourparlers ne sauraient aboutir qu'à un résultat favorable, si l'on en croit la note circulaire que la Porte vient d'envoyer aux puissances et d'après laquelle les commandants turcs ont reçu l'ordre de ne plus se départir d'une attitude défensive. Cependant, malgré toutes ces dispositions pacifiques, des incidents regrettables ne cessent de se produire. De nouvelles escarmouches ont eu lieu cette nuit entre les deux armées, sur une ligne, dit-on, de trois lieues. L'inquiétude et l'enthousiasme patriotique qui se sont emparés à cette nouvelle de la population d'Athènes ont fort exagéré le mouvement offensif des Turcs; on ne parlait de rien moins que d'une tentative d'une partie considérable de l'armée ottomane pour forcer le passage à Melouna et marcher sur Tirnavo et Larissa. Ce bruit était inexact. Mais vraiment ces engagements répétés aũ tour d'un point aussi important pour la défense du territoire grec ne laissent pas d'être inquiétants, et le gouvernement hellénique, forcé d'envoyer des renforts à la frontière, s'en est trouvé autorisé pour réclamer par une circulaire auxpuissances contre le maintien du blocus....