Extrait du journal

XIII —(Suite) Les gendarmes descendaient de cheval dans la cour pleine de monde. Au moment où ils traversaient les groupes en se dirigeant vers la maison, Les plus bavards se turent. Dans ces occasions, chacun com prend qu’un mot mal placé peut avoir des con séquences funestes. Mais dès qu’ils furent entrés, les comméra ges reprirent leur train. — Il n’y a que deux bandits capables d'avoir tué Barrau, disait Rosalie, qui se donnait de l’importance pour être citée comme témoin à la cour d’assises. — Et qui donc? — Pardi ! les amoureux de Catherine. — Firmin? — Oui, d’abord, et puis il y a aussi Bruno. — Allons donc! — Et pourquoi pas? Sidonie venait d’arriver. Dès la première nouvelle du crime la Torte était montée à la maison, en proie à la plus écrasante angoisse. Les paroles prononcées par Bruno le jour de la noce, sous la haie de houx, lui revinrent à la mémoire. — Pour elle, disait-il, j'aurais été capable d'actions merveilleuses, peut-être de crimes. — De crimes ! répétait-elle la poitrine serrée, les yeux hagards, les mains crispées. Pauvre petite Sidonie, elle tremblait comme une feuille mais son amour n’en était pas moins ardent, pas moins inextinguible. Elle arriva, la malheureuse, juste pour enReproduction interdite....