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Le Temps, 25 janvier 1867

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Le Temps
25 janvier 1867


Extrait du journal

mais rien vu de plûs affreusement joli que ce petit sacrificateur; avec son amour de tête, ses petits bras nus qui tenaient de toutes leurs forces, mordillant sa pomme, au dessus de cette fontaine de sang, sur celte agonie d’un autre petit... Ma maison est tout à fait au bout de la ville, presque dans la compagne, sur une route conduisant à la plaine et descendant à la mer que domine le mont Ida avec le blanc éternel de sa neige. Je m’assieds dehors, et, à la nuit tombante, dans la de mi-obscurité qui met les choses un peu plus loin des yeux et un peu plus près de l’âme, j’assiste à la rentrée des troupeaux. C’est le plaisir doux et triste, — tu connais cela, —qu’on prend chez nous, dans un village, sur un banc de pierre, à la porte d’une auberge. Ici, c’est pour moi le mo ment le plus heureux de la journée, un moment de solennité pénétrante. Je me crois au soir d’un des premiers jours du monde. Ce sont d’abord des dromadaires, toujours précédés d’un petit bonhomme monté sur un âne, la file des chameaux qui avancent lentement, le dernier portant ia clochette, les petits courant en liberté èt cherchant à téter les mères dès qu’elles s’arrêtent; puis les innombrables trou peaux de vaches; puis les buffles con duits par des bergers aü chafatonnétaent mélancolique, à la petite flûte pigreielte ; enfin, vient l’armée des chè vres et des moutons. Et à mesuré que tout cela passe, les. chants, Les clochettes, les piétinements, les marches traînant la fatigue de la journée, les bruits, les forjnesqui vont s’endormant dans la majesté de la nuit, eh bien 1 que veux-tu que je te dise? Il me vient une émotion si bonne, si bonne... que c’est stupide de t’en parler, Après cela, il faut bien avouer que je suis venu ici le cœur, un peu ouvert à tout : avant de partir, il y avait une dame qui m’y avait fait un petit trou pour voir ce qu’il y avait dedans... Ah ! en fait d’a mour, veux-tü mes impressions femmes ici ?1 Voici. En allant en caïque à Thérapia,...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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