Extrait du journal
allégresse si notre confrère ne manquait vraiment de charité envers les vaincus de dimanche. Ne va-t-il pas jusqu’à accuser M. Héral d’avoir été le protégé des réactionnaires, quand tout démontre que les réactionnaires ont voté pour M. Jaurès ? Comment en douter, en effet, après la lecture du journal mo narchiste de la région, l'Express du Midi, qui disait l’autre jour : De quel côté iront en majorité les voix des anciens électeurs de M. le marquis de Solages? Elles iront — c’est bien triste à dire, en même temps que c’est chose plaisante — du côté de M. Jaurès. Le rédacteur de l'Express du Midi expliquait en suite que l’attitude de ses amis se comprenait fort bien. Que représentait, en effet, M. Héral ? Tout ce que les réactionnaires combattent depuis quinze ans et ce qu’ils détestent le plus, c’est-à-dire, ajoute rons-nous, la tradition républicaine progressiste, toujours soucieuse des justes réformes à accomplir, mais résolue à demeurer dans les voies pacifiques et à se garder des fantaisies ou des outrances qui compromettraient la stabilité du régime. Mais nous n’en avons pas fini avec l'Express du Midi, où l’on a pu lire encore : M. Jaurès accusé par les républicains d’être l’allié voulu des réactionnaires ! Ce serait vraiment trop drôle, et il serait permis d’en rire si, malheureusement, les événements et l’absence de tout candidat conser vateur, n’avaient rendu la chose possible et vraie. Inutile d’insister sur cet aveu formel et répété ! Entendons-nous bien. Nous n’accusons pas, nous, M. Jaurès d’avoir été l’allié « voulu » des réaction naires : nous disons simplement qu’il est leur élu. Du reste, nous n’avions pas même considéré le scru tin à ce point de vue quand nous avons parlé, hier, de l’élection de Carmaux. Or voici que la Justice, dans l’ivresse d’un triomphe dont elle exagère la portée, ose accuser nos amis — les républicains du Tarn — d’avoir accepté, sinon sol licité, l’appui et le concours d’adversaires de vingt ans i Cette accusation gratuite nous oblige à ré pondre. 11 aurait mieux valu pour M. Jaurès, on l’avouera, qu’on lui souhaitât moins bruyamment la bienvenue......
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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