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Le Temps, 25 mars 1919

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Le Temps
25 mars 1919


Extrait du journal

tèiye, d"é ses besoins; des espérances qu’elle donne, des . craintes que la température .éveille,: puis on choisit deux ou trois des plus habiles : à la culture qui iront ensuite au chef-lieu de canton délibérer avec ceux des autres villages» Du canton, dés délégués, .vont à. là préfecture constituer le comité, départemental agricole, dont l’avis serait recueilli quand il y aurait, lieu. On pourrait ën effet s’arrêter au départe ment si l’on redoutait la trop grande autorité d’un conseil national. Mais quoi qu’il en,, soit-, on serait certain, en consultant ainsi ceux qui sont compétents, d’épargner au pays des expé riences désastreuses. Et l’on peut être sûr que, puisqu’il s’agirait de leurs terres, les paysans qui se connaissent bien entre eux n’éliraient pour les représenter que les plus capables, et que,: cette fois, les éternels muets retrouve raient la.parole. - 1 Alors peut-être , on aurait enfin une .politique, agricole —- puisque aussi bien on ne s’occupe jamais chez nous que de ceux qui élèvent la voix un peu haut; la riche terre de France s’épanouirait enfin en une merveilleuse fé condité, et -la campagne française, cessant d’être en désert, retentirait du cliquetis des charrues, des cris des bêtes et des rires dès: enfants, et la vie s’élargirait,, saine, au plein' air de® champs peuplés de robustes familles» Car là où il y a l’aisance, fût-ce au prix d’un dur1 labeur, l’homme vient et les foyers se rem plissent, et »se dissipent aussi les projets si nistres que méditent ceux dont la misère aigrit le cœur. -/ ; Et tout cela-.peut se faire, pour la prospérité dé la patrie, sans qu’il soit nécessaire de mettre ^ eus; branle - l’appareil un peu lourd de la“x*evi-r Vion des -lois constitutionneles. Il n’y a pas. de loi qui interdise de consulter qui que -ce soitall faudrait seulement que te paysan de France surmontât cette timidité qui le tient toujours, que les -femmes lui ont abandonnée tout en tière, et qu’il ait le courage, qui leur est, à elles, si facile, à lui si difficile, d’aller frapper à. la porte de la iGonférence de la paix, même, et sansse déranger autant, de tirer respectueusement son chapeau, comme il convient, à Monsieur son Député, quand il passe au.village, et de lui dire: .« C’est moi, le « poilu », qui ai chassé le Booho à coups de fusil de notre bonne terre de France. Cette terre, je l’ai payée une seconde fois de mon sang. Et pour ce qui est maintenant de la mettre en rapport, je voudrais bien qu’on m’écoute ! » Mais voilà, le paysan dé 'France •n’a de courage que face à l’Allemand.— L. L....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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