Extrait du journal

qu’en y mettant le prix, on a la Douma qu’on veut et ils n’hésitent pas à affirmer que si la Chambre française est républicaine, c’est que le gouvernement a voulu qu’elle le fût. Avec un tel aveuglement, on peut aller loin. U faut re marquer du reste que les conséquences de la faute capitale commise depuis six mois — nous voulons parler de la guerre déclarée aux «cadets» —commencentà se développer.On dit que ceux-ci, obstinément repoussés par le gou vernement, « s’unifient » de plus en plus avec les socialistes. Un journal du matin résumait hier ün projet d’union que, jusqu’à nouvel or dre, nous voulons croire inexact. On y discute, en effet, comme, d’une chose toute naturelle, de l’utilité relative de l’assassinat ou du « par tage noir», c’est-à-dire de la saisie intégrale des terres. Si les:« cadets » se fourvoient dans cette aventure; s’ils se flattent de l’espoir, con tredit par une expérience générale, de maîtriser les dangereux alliés qu’ils se donnent, ils sont perdus. Sans doute, le gouvernement afait tout ce qui dépendait de lui pour les pousser à cette faute. Mais sa responsabilité, qui est lourde, laisse subsister la leur. C’est dans l’alliance ul térieure d’un ministère honnête avec les libé raux que la Russie trouvera le salut. Des deux paris on fait tout ce qu’on peut pour rendre cette alliance impossible. Des forces, dont l’union serait.féconde.se neutralisent ainsi dans une lutte stérile, qui fait le jeu de^partisans tenaces des violences policières d’une part, des violences révolutionnaires d’autre part. La Russie se résignera-t-elle au conflit sans issue d’une révolution impuissante et d’un gou vernement incapable? C’est la question qui se pose chaque jour avec plus de précision. Ni le ministère ni les cadets ne semblent en mesurer la gravité....