Extrait du journal

Langrand, socialiste 5.847 —' Tiefaine, républicain 1.645 — 11 y a ballottage. Il s’agissait de remplacer M. Béranger, député répu blicain, décédé. M. Béranger avait été élu, le 18 octobre 1885, au scrutin de ballottage. Nous rappelons qu’au 4 octobre 1885 il y avait tr us listes en présence dans l’Aisne : la liste républicaine, à laquelle appartenait M. Béranger, et dont le premier candidat avait obtenu 50,188 voix; ]a liste dite libérale, dont le premier candidat avait obtenu 30,433 voix, et enfin la liste réactionnaire, dont le premier candidat avait obtenu 39,899 voix. M. Desjardins, le candidat réactionnaire d’hier, était arrivé avant-dernier sur la liste conservatrice et avait obtenu 32,545 voix. Au deuxième tour, le 18 octobre, la liste libérale avait été retirée. Le premier élu de la liste républicaine avait obtenu 63,856 voix, et le, premier candidat de la liste réactionnaire 52,243. M. Desjardins, arrivé avant-dernier de la liste réactionnaire, avait obtenu 50,765 voix. Le rapport général sur le budget de 1887, qui vient d’être distribué aux Chambres, est une œuvre des plus intéressantes. Chiffres inédits, documents originaux, comparaisons ingénieuses, rapprochements inattendus et le plus souvent instructifs, M. Wilson a semé à pleines mains, dans ce travail, cette menue monnaie dont il est si largement pourvu. En outre, le rapport est écrit d’un style sobre, qui inet en valeur chaque chose èt qui, tout en paraissant d’abord un peu froid, finit, à force de clarté, par prêter aux idées qu’il revêt une sorte de rayonnement et de cha leur. Enfin, un ordre, une méthode, une logique rares, conviant en quelque sorte le lecteur à marcher d’un pas sûr à tra vers toutes les difficultés et les lui apla nissant comme à plaisir : tel est ce docu ment, que nous avons étudié avec un réel plaisir et qui comptera parmi les meilleurs de ce genre. Il fait songer, par la netteté ap parente de ses détails et l’harmonie lumi neuse de ses contours, à ces glaciers, à la fois attrayants et perfides, où il semble que le voyageur, ébloui et charmé, puisse s’a vancer sans péril. Des crevasses sont par tout, mais une mince couche de neige les dissimule au regard, et, par sa blancheur, est une séduction de plus. Seulement, malheur à l’imprudent qui s’y aventurerait sans guide. Ainsi, pour en donner immédiatement un exemple, le rapport invoque, à tout instant, l’idée de justice dans l’impôt. Il fait même davantage, et, comme si ce grand principe de justice demandait une explication, il allè gue la nécessité d’apporter à nos recettes des modifications dans lé sens démocratique. Que trouver à reprendre dans ces déclara tions? Voilà, à ce qu’il semble, un terrain...