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Le Temps, 26 septembre 1878

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Le Temps
26 septembre 1878


Extrait du journal

Henri, après bien des hésitations, s’était résolu à aller droit à Monnerol et à lui faire peur. L’audace de ce misérable ne tiendrait pas, croyait-il, contre sa colère. Monnerol avait déjà senti le poids de sa main; il était dompté à demi. La lettre de menace donnait l’adresse du comédien. Le concierge de l’hôtel du passage Brady regarda d’un air stupéfait Henri lui de mandant à quel étage demeurait M. Monnerol, et il fut visiblement enchanté d’avoir à raconter à quel qu’un, qui ne la savait pas, l’histoire de la combus tion du locataire. Comment! tout le monde n’avait donc pas lu la chose contée sur le journal? Tant de gens étaient venus, depuis lors, pour voir, et des mé decins, s’il vous plaît, avec des rosettes à la bouton nière, car c’était, paraît-il, un cas très rare. Le por tier en était évidemment fier, En entendant cela, Henri éprouvait un sentiment d’effarement, comme s’il eût reculé devant quelque fatalité inattendue. Jamais une invention dramatique eût-elle produit cet épouvantable coup de foudre de la réalité ? C’était effrayant cette suppression brutale d’un être, brûlant comme un tas de chiffons ou de vieilles hardes imprégnés d’essences, R demeurait écrasé devant cette révélation pleine d’épouvante, puis, interrogeant avec anxiété, il demandait ce que Monnerol avait laissé après lui, si l’on n’avait pas trouvé des papiers, des indices sur sa vie d’autrefois. On n’avait rien trouvé. Le portier était présent juste ment quand on avait tout fouillé dans la chambre. Des tiroirs vides, des vêtements râpés. Rien autre chose. Monnerol portait tout sur lui. — «Et, dit l’homme, s’il avait beaucoup de billets de banque, c’est un mal heur, Tout a flambé avec sa personne. » Il ajouta, d'un air fin ; « Je doute seulement qu’il eût beau coup de valeurs dans son portefeuille. » Ainsi, rien ne restait de Monnerol, rien de c,e qui était le passé de Geneviève, En vérité, çef anéantis...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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