Extrait du journal

A Cotonou aussi, il y a une barre et un wharf. Mais l’aimable commandant du Tibet- interdit aux passagers de descendre à terre : il y a quelques cas de fièvre jaune au Dahomey; s’il y en avait un seul à Cotonou, immédiatement après notre départ, le bateau serait mis en quarantaine à Libreville : il est plus sage d’éviter toute communication avec la côte. Dans la rade de Cotonou, nous avons la distraction d’une tornade bien dahoméenne. Au début de l’a près-midi, les nuages < noirs s’accumulent, forment d’un bout à l’autre du ciel un arc sombre. Puis un vent violent s’élève, soulevant à terre des colonnes do sable et sur mer de hautes vagues. D’immenses éclairs illuminent le ciel'obscur. Puis la pluie tor rentielle se précipite rageusement. Les longs rayons de la pluie piquent la mer verdâtre d’une infinité de points brillants : on dirait des diamants et des per les jetés à profusion sur les flots... En quelques mi nutes, la température s’abaisse do cinq degrés : on respire plus librement, et l’on s’étonne un peu de ne plus trop souffrir de la chaleur....