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Le Temps, 28 juin 1871

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Le Temps
28 juin 1871


Extrait du journal

Une dépêche de Londres avait signalé avant-hier une allocution prononcée la veille par lord Granville au dîner annuel du Cobden Club et dans laquelle il était grandement question de la France. Les journaux anglais nous apportent aujourd'hui le texte de ce discours, et nous y voyons que le ministre anglais s'y est montré très préoccupé de justifier ré̃~f Hrospectivement la ligne de conduite suivie dans la guerre franco-prussienne par le cabinet dont il fait partie; on sait, en effet, que c'est là un des points sensibles de la politique extérieure du ministère Gladgtone, et l'une des principales causes des obstacles qu'il rencontre à cette heure sur son chemin. C'est la tradition pacifique de Cobden que lord Granville a invoquée pour défendre la rigoureuse neutralité que le gouvernement britannique a cru devoir observer pendant le grand conflit de la France et de l'Allemagne. « Je suis heureux, a-t-il dit, de penser que nous avons immensément profité des travaux de Cobden et autres dans les appels à notre bon sens pour considérer quel est jiotre devoir dans les grands événements tels que les guerres. Nous avons vu qu'il y avait deux sentiments un peu en lutte dans ces derniers et si i tristes mois. Les uns sympathisaient avec l'un des combattants, les autres •avec son adversaire. Mais l'opinion générale du peuple anglais était que la marche à suivre par le gouvernement :de la reine ne pouvait être que celle d'une stricte et honorable neutralité. Je ne sache pas que le gouvernement de la reine se soit écarté d'un simple iota de la rigueur et de l'honneur de cette neutralité qu'il croyait ̃être dans le vœu de la nation. Et cependant de temps à autre, à mesure que nous apprenions les étonnants incidents de cette campagne, que nous entendions toutes sortes de récits sur les > mm ititioiTiQjiçr-rïr ï un et sur les malheurs de J'autre, il surgissait \m vague sentiment que nous devions faire quelque chose, sans qu'on sut bien exactement ce que nous avions à faire. Des dignitaires de l'Eglise écrivaient de petits contes pour les écoles d'enfants, vendus non par dizaines ou centaines, mais par dizaines de mille qui ,'nuelque amusants qu'ils pussent êlre, !»<} me paraissaient avoir qu'une morale, et cette morale était qu'il y avait honte et humiliation pour ce pays à vivre pacifiquement et en plein travail .industriel pendant que deux nations se Laltaient, et que l'une, comme cela arrive toujours, n'était pas aussi heureuse !

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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