Extrait du journal
(Dépêches de nos correspondants particuliers) Munich, 27 mai, 11 h. Les Dernières Nouvelles de Munich assurent que le traité italo-allemand a été prolongé jusqu’en 1900. Berlin, 27 mai, 8 heures. Après avoir visité le panorama de Sedan avec l’empereur, le roi Humbert s’est rendu, hier matin, à l'église de Sainte-Hedwige pour entendre la messe. On se demandait quelle attitude prendrait le clergé, puisque le roi est excommunié. Le clergé, en effet, n’a pas reçu le roi en grande pompe, sous le porche de l’église, comme il l’avait fait, il y a quelques mois, pour le prince régent de. Bavière. Le roi et le prince de Naples sont entrés par une porte latérale où un membre de la fabrique les a salués. M. Crispi n’a pas assisté à la messe ; il est resté sur la place. A neuf heures et demie du soir, le roi, accompa gné de l’empereur, et portant L'uniforme des hus sards prussiens, s’est rendu à la gare où l’atten daient les princes et les généraux. M. de Bismarck et le maréchal de Moltke avaient été dispensés par le roi de venir jusqu’à la gare. Le roi prit congé de tous les personnages présents en leur serrant la main; il embrassa à plusieurs reprises l’empereur, uis monta dans le wagon qui était encombré de ouquets. L’intérieur de la gare était éclairé de feux de Bengale verts, rouges et blancs. Le roi doit s’arrêter à Francfort pour passer en revue le 13° régiment de hussards dont il est le colonel titulaire. Strasbourg, 27 mai, 8 heures. De grands préparatifs avaient été laits par les autorités civiles et militaires de Strasbourg pour recevoir l’empereur, qui, après s’être séparé du roi Humbert à Francfort, devait arriver directement dans notre ville. Partout on avait érigé des mâts, reliés entre eux par des guirlandes de verdure, sur le parcours de la gare à l’hôtel du statthalter. A la gare on avait dressé la marquise aux couleurs alsaciennes rouge et blanc. On attendait le train qui devait amener les chevaux et les voitures de l'empereur. Ce n’est qu’à dix heures du matin qu’on apprit que le voyage de l’empereur était contremandé; d’aucuns prétendent qu’il n’est qu’ajourné. Strasbourg, 27 mai, 8 h. 40. Ceux qui prétendent que la nouvelle de l’arrivée du roi Humbert et de l’empereur Guillaume à Stras bourg était une manœuvre de bourse et qu’il n’a jamais été question de ce voyage, ne savent pas ce qu’ils disent. Ils ignorent sans doute que l’arrivée des deux souverains était officiellement notifiée aux autorités de la ville ; que le maire avait invité les habitants à pavoiser; que cet appel était déjà impri-i mé et allait être publié par le Journal d’Alsace s celui-ci n’avait reçu contre-ordre; que les troupes de la garnison ont fait sur la place de la gare une répétition du défilé qu’ils devaient exécuter devant les souverains. T us les démentis disparaissent devant ces faits. Il n’y a de conjectures à faire que sur les motifs qui ont décidé les souverains à ne pas venir à Stras bourg, ou’ sur la qualité de la personnalité assez in fluente pour les détourner du premier projet qui était parfaitement arrêté....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - crispi
- sébline
- tourane
- cronin
- sonzogno
- piquet
- abrial
- gazaniol
- moye
- viscônti-venosta
- berlin
- italie
- paris
- france
- strasbourg
- rome
- autriche
- allemagne
- vienne
- pondichéry
- la république
- parlement
- dn sa
- société métallurgique
- assemblée nationale
- sénat
- parti conservateur
- théâtre-italien