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Le Temps, 28 mai 1917

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Le Temps
28 mai 1917


Extrait du journal

Détails sûp la bomhapdament Un correspondant télégraphie samedi soir, d’une vilW de la côte sud-est d’Angleterre : Les dégâts causés par l’incursion des aéroplanes allemands furent limités à un espace d’environ un demi kilomètre carré et auraient été bien moins graves si la première bombe, par malheur, n’étaifc pas tombée dans une rue remplie de monde. . Il était environ six heures au soir, vendredi. Uni aéroplane entièrement blanc apparut, -sortant da la brume lointaine. Il fut bientôt suivbd’une quin zaine d’autres avions qui jetèrent aussitôt des bombes. La première tomba dans une rue où sa trouvent' les principaux magasins. Une colonne épaisse de fumée noire se leva, et lorsqu’elle, se. fut dissipée, on eut sous les yeux un véritable car nage. D^s cadavres, principalement dé femmes et d’enfants, gisaient sur le sol, et’dés gens blessés se traînaient péniblement en gémissant. Un: grand établissement de vente de légumes, devant lequel attendaient la plupart des femmes et des enfants qui furent vietnries do la bombe, a été entièrement démoli, et d’autres magasins du voisinage ont été gravement endommagés. . ' ; Les dégâts causés, en d’autres points de la villa •par de nombreuses bombes ne sont pas aussi grands que ceux causés dans la rue atteinte d’a bord. Un projectile tombé dans un quartier riche fit un^énorane trou au milieu de la rue et mit en morceaux plusieurs fiacres qui stationnaient, tuant les chevaux. Les cochers, heureusement,' étaient absents. . ■ . Dans le même quartier, une bombe détruisit una grande école de jeunes filles, mais le bâtiment était vide et il n’y eut là aucune victime. Un hôtel fut pareillement détruit. Pendant le raid, il n’y eut aucun moment de pa-* nique. D’après l’enquête ouverte le soir môme, on compte 61 victimes dans une seule ville, . dont 26 femmes et 23 enfants. En outre, on a retrouvé les restes de deux cadavres dont il a été imDOssible -d’établir l’identité.,...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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