Extrait du journal

On aurait pu croire que l’enquête sénatoriale si décisive sur le projet de retraites ouvrières voté par la Chambre aurait inspiré d’utiles ré flexions au gouvernement, et spécialement à M. Viviani, ministre du travail. Mais en tout vrai socialiste il y a un métaphysicien qui se rit des réalités du monde, et le conseil supérieur de la mutualité, réuni avant-hier, a entendu des déclarations qui ne laissent aucun doute sur le parfait dédain avec lequel les résultats de l’en quête ont été accueillis en haut lieu. . On sait quels ont été ces résultats. La com mission sénatoriale des retraites ouvrières avait adressé 30,000 questionnaires environ à tous les groupes ouvriers ou patronaux intéressés au problème des retraites, sans oublier naturelle ment les sociétés de secours mutuels. Le nom bre des réponses n’a pas atteint 10,000 ; il a été exactement de 9,582; encore n’a-t-on compté que 8,923 réponses précises. Et déjà, par ce fait, on peut juger combien peu profond est le mouvement d’opinion en faveur de la création des retraites ouvrières; Mais en 'quel sens sesont prononcés ceux qui, du moins, ont fait connaître leur avis ?'A une grande majorité ils ont repoussé le système, admis par la Chambre. On avait pu le constater dès la publication des premiers chiffres communiqués à la commis sion. De nouveaux renseignements sont venus confirmer singulièrement celte conclusion. En effet, ce ne sont pas seulement les syndi cats patronaux ou les sociétés de secours" mu tuels qui ont rejeté l’idée de l'obligation, sur laquelle repose le projet de la Chambre ; les syndicats ouvriers n’ont pas été moins nets, contrairement à ce qu’avaient pu donner à pen ser certaines indications incomplètes. Sur une...