Extrait du journal
' Le cabinet britannique a tenu hier à Londres une réunion à laquelle on attache la plus grande importance. Déjà en sa séance hebdomadaire de la semaine dernière les principaux ministres britanniques avaient procédé à une discussion approfondie de certains problèmes, notamment de celui qui se pose en Palestine et pour la solution duquel le ministre des colonies, M. Malcolm MacDonald, préconise uine formule nouvelle pour le moment où l'ordre aura été rétabli dans les régions si profondément troublées par la lutte entre Juifs et Arabes. Bien qu'on observe la plus grande réserve au sujet des questions traitées hier, il semble bien que les délibérations du cabinet aient porté principalement sur la situation créée par la démission de M. Dufï Cooper, premier lord de l'amirauté, et la mort de lord Stanley, ministre des Dominions, ainsi que sur les nouveaux développements à donner à-là politique de coopération à laquelle M. Neville Chamberlain entend demeurer fidèle. . Le..premier ministre se '.trouve -devant.- deux problèmes, l'un : intérieur et l'autre extérieur, qu'il doit s'efforcer de résoudre en s'assurant le plus large appui de l'opinion britannique. Comme nous l'avons exposé à plusieurs reprises, il n'y a aucune contradiction entre la politique de paix telle qu'il la conçoit et la volonté de hâter dans toute la mesure du possible le réarmement de la Grande-Bretagne. Dès le lendemain de l'accord de Munich il a fait entendre clairement que celui-ci ine modifiait en rien le dessein de l'Angleterre de se doter des forces nécessaires à sa politique. Dans le grand discours que lord Halifax a prononcé récemment à Edimbourg, le secrétaire d'Etat pour les affaires extérieures, après avoir affirmé que le peuple anglais, pas plus qu'aucun autre peuple, ne veut la guerre, a souligné que si la Grande-Bretagne doit jouer pleinement son rôle, de concert avec les autres puissances, pour fonder la paix, il faut qu'elle puisse parler à égalité de forces. Il a rappelé avec raison qu'un armement unilatéral et un désarmement unilatéral sont impossibles, ni l'un ini l'autre ne pouvant constituer une contribution à la paix. «?Nous n'avons aucune raison de craindre urne Agression, a-t-il dit, mais si d'autres nations ont trouvé juste de prendre des mesures militaires,ce n'est pas à elles de reprocher à l'Angleterre de suivre leur exemple. Nous avons des obligations dans toutes les parties du anonde, et ces obligations, nous devons les remplir. » La politique britannique actuelle, qui se caractérise par un sincère effort de conciliation et de coopération avec les puissances autoritaires et par la ferme volonté de pousser activement le réarmement dii Royaume-Uni, est ainsi pleinement justifiée. Ces deux politiques, l'une de rapprochement et d'entente, l'autre de réarmement, doivent se compléter dans l'esprit des dirigeants anglais et tendent en fait à un même but, qui est celui de la paix durable....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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