Extrait du journal

A côté des bruits qui nous promettent pour aujourd'hui ou pour demain au plus tard la présentation à l'Assemblée du rapport sur la proposition Rivet, ce qu'il y a ce matin de plus saillant dans les nouvelles du dedans, c'est le récit des démarches faites par la gauche modérée auprès de l'extrême gauche, ou Union républicaine, à propos de la question de la dissolution, et du résultat qu'elles ont eu. Nous reproduisons les informations que publie à ce sujet le National. Il en ressort que si les délégués du premier de ces deux groupes parlementaires n'ont pas réussi à convertir complétement le second aux idées d'aljstention dont ils étaient les intëi^prètel-, les raisons qu'ils ont fait valoir auraient^ cependant produit une assez vive impression pour qu'il n'y eüt eu qu'une seule voix de majorité, 14 contre 13, en faveur du projet de présenter à la Chambre, comme amendement à la motion Rivet, une demande de dissolution d'ailleurs non immédiate. Devant une majorité aussi faible et en présence de la résolution qu'on prête aux membres de la minorité dissidente, de se considérer, même après le vote, comme conservant toute leur libertés d'action, il se peut que la résolution adoptée ne soit pas maintenue, et que les impatients de l'extrême gauche finissent eux-mêmes par comprendre l'inopportunité delà démonstration qu'ils proettent. En tout cas, il faut féliciter les dissidents de l'avoir déjà compris. Nous avons signalé hier l'attention croissante que la presse allemande prête à nos dissentiments intérieurs, et les inquiétudes qu'elle commence à manifester au sujet de la retraite possible de M. Tfîiers. On verra plus loin comment s'expriment sur ce point une feuille berlinoise, qui a des attaches officieuses fort étroites, la Correspondance de Berlin on comprendra que nous nous abstenions de tout commentaire. La même Correspondance de Berlin publie snr les résultats de l'entrevue de Gastein une dépêche de Vienne, dont elle déclare les informations conformes aux siennes propres et qui tendent à confirmer ce que la Gazette de la Croix disait ces jours-ci du caractère purement général et sans application spéciale de l'entente débattue entre MM. de Bismarck etM, de Beust. « On n'a jamais eu en vue, dit l'organe du chancelier fédéral, la conclusion des traités et de conventions pour un but déterminé; rien d'aileurs ne la motivait. » Contentonsnous de cette explication, en attendant que la lumière se fasse pleinement sur ces obscures négociations,dont quelques que journaux autrichiens continuent à dire l'issue définitive dépend de lacouleur des prochaines élections cisleithanes et du triomphe des résistances austro-allemandes aux projets du ministère Rohenwarth ou des revendications slaves. On sait que les conférences de Francfort se sont heurtées à d'assez nombreuses difficultés de détail et que, pour résoudre les questions en litige, le siège des négociations a été transporté à Versailles, où est sur point d'arriver M. d'Arnim. La Gazette de. la Croix assure que parmi les points non résolus figurerait le nouveau traité postal projeté entre la France et l'Allemagne. D'après ce journal, c'est par suite des prétentions s exagérées du chargé de pouvoirs de la France que les pourparlers auraient échoué. Lafeuille prussienne ajoutequ'en attendant qu'ils soient repris,les relations postales devront nécessairement continuer sur le pied des anciennes conventiions,et qu'ils ne pourront reprendre que si le gouvernement français modère ses exigences. Il serait assez intéressant de savoir ce qu'il peut y avoir de fondé dans les allégations de la feuille prussienne....