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Le Temps, 29 janvier 1911

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Le Temps
29 janvier 1911


Extrait du journal

constance. Elle s’offrit. Ayant trouvé dans ses mouchoirs un sachet de çeau d’Espagne qui sentait fort, il eut un accès de fureur, perdit toute mesure et profita d’une rebuffade de Ma dame pour lâcher le reproche longtemps con tenu : — Je supporterais. vos : ridicules empresse ments, je vous laisserais même empoisonner mon linge, si, par-compensation, vous me don niez le seul bien que j’aie vraiment souhaité en me mariant. — Quoi donc? Que vous .manque-t-il? — Un enfant, parbleu! — Oh ! fit-elle en l’enveloppant d’un regard où le dédain se combinait avec la surprise. — Gela voiis étonne, madame? J’aurai pour tant des explications intimes à" vous demander sur ce sujèt. Des soupçons lui étaient venus, qui auraient dû lui venir plus, tôt s’il eût été plus indiscret ou seulement plus attentif, — mais sa faculté d’observation s'exerçait plus volontiers dans les phénomènes d'ordre moral. Il fut tiré d’ineertibude par cette tranquille réponse. : — J’aurais le droit de ne pas relever un pro pos vraiment indigne d’un galant homme. Néanmoins, il me déplairait de vous abuser. J’aime mieux vous dire : perdez tout espoir de • ce côté-là.- et félicitez-vous dans notre intérêt réciproque. Mathilde n’aura jamais de frère ou de sœur. Ainsi en décidèrent tes hommes de l’art, peu de temps après sa naissance. — Ah bah ! s’écria Fabier. Mais il obtint" des précisions catégoriques. Alors il vit rouge et lança au grand nez de sa femme une violente injure,— la seule que de vait jamais proférer ce philosophe honnête et bon. ; La mère. "de Mathilde se renferma d’abord dans une dignité glacée. Mais quand elle eut jugé que la colère de Fabier avait décrit toute sa courbe et dépassé la zone dangereuse, elle entreprit de se défendre. Avec une savante dialectique elle commença par gémir sur son propre sort. Mon Dieu, se voir traîter ainsi! Etre si mal comprise! Ah! combien elle s’en voulait de n’etre pas restée...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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