Extrait du journal

espect-.qui est : dû à la magistrature permet pas de manifester te moindre doute à ce sujet. Il- y a donc peu de chose h dire de la condamnation d’hier, qui était obligée et inévitable, dès que le tribunal se trouvait d’accord avec le par quet sur le caractère politique des articles qui lui étaient déférés. On peut toutefois le trouver rigoureux, car le tribunal eût pu, s’il eût voulu, confondre les deux contraventions, au lieu de les distinguer, et n’appliquer la peine qu’une fois au lieu de l’appliquer deux. Mais ce qui nous frappe davantage, ce sont les considérants du jugement. M. Deles vaux se croit décidément appelé à juger la presse, non pas seulement au point de vue légal, mais à tous les points de vue possibles. Les termes du jugement pro noncé dans l’affaire de Y Avenu- national sont encore dans toutes les mémoires. Le magistrat y parlait de l’outrecuidance de l’écrivain, comme si l’outrecuidance était un délit de presse visé par le Code. L’outrecuidance n’est justiciable que du code des convenances, et on la rencontre tous les jours ailleurs que chez les écri vains.Cette fois, M. le président, après avoir défini le caractère politique de l’un des ar ticles poursuivis, émet l’avis que cet article »n’étaitni meilleur ni plus mauvais queceux » du même genre qu’on lit chaque jour » dans les journaux autorisés et caulion» nés. » 11 serait bien difficile de ne pas voir dans celte phrase une manifestation de dédain et de mépris à l’adresse de la presse en général. Plus loin, M. le prési dent, apres avoir dit que le Corsaire a « prêté arbitrairement » certaines intentions au gouvernement, ajoute « qu’il a fait ce que les journaux autorisés » prétendent avoir le droit de faire, b Le caractère essentiel de la presse politique serait-il donc de dénaturer les intentions du gouvernement? Si c’est là l’opinion que la magistrature a' des journaux, elle ne s’étonnera pas que tout journal traduit devant elle se croie condamné d’avance....