Extrait du journal
Les Parisiens, dans leurs relations entre eux, vont avoir le bénéfice de l’institution des colis postaux. Bien que le service soit encore susceptible de beau coup d’améliorations, les colis légers et de dimen sions modérées circulent depuis des années à assez bon compte d’un bout de la France à l’autre. On a fait des conventions pour en faciliter la circula tion au delà des frontières, et même au Journal of ficiel de jeudi, on a pu consulter un tarif moyennant lequel on peut expédier un joli bibelot, déposé à la gare la plus voisine, à l’adresse des pays les plus extravagants desservis par les malles-postes an glaises. 11 n’y a guère que pour le Zoulouland et les ües Fidji que le coût dépasse la pièce de cent sous Mais, pour peu qu’un Parisien ait promis à quelque beauté rencontrée dans ses voyages de lui envoyer un éventail du bon faiseur, je ne dis pas à TerreNeuve ou sur la côte de Zanzibar, mais à Canton, dans le royaume de Siam ou à l’ile Sainte-Hélène, le transport sera une simple bagatelle. Nous allions voir l’heure où le problème le plus insoluble pour le même Parisien serait de faire porter le plus fu tile objet dans Paris, mais hors de son quartier. Il n’y avait plus qu’un procédé généralement consi déré comme pratique, c’était de prendre un fiacre et d’aller faire sa commission soi-même. C’est un pro cédé sûr, mais il n’est pas à la portée des gens très occupés, et puis l’on peut avoir un envoi urgent à faire à quelqu’un sans avoir le moindre désir de lui rendre visite. Rien n’est plus étrange que la difficulté d’accli mater ou de faire réussir telle institution que tout le monde considère comme nécessaire et appelle de ses vœux, qui semble toute simple. Il n’est per sonne qui n’y ait pensé, qui n’ait pesté en mainte et mainte occasion contre un pareil oubli. On s’en prend au gouvernement, à la Ville, à l’apathie de ses concitoyens : c’est la honte de la civilisation. Un essai se produit; on devrait, semble-t-il, on profiter avec entrain et allégresse: point du tout; on a d’autres habitudes, on ne prend pas garde à l’innovation; on en essayera un jour ou l’autre; on finit par s’en souvenir, sous l’aiguillon d’une né cessité particulière, juste quand l’entreprise, n’ayant pas obtenu les résultats attendus, a pris le parti de liquider. Tous ceux qui ont vécu à Paris sous le second...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - de piral
- john burns
- gervais
- boulan
- lenglé
- g. thiébaud
- constans
- monod
- time
- pougin
- paris
- france
- madrid
- fort-de-france
- suisse
- bruxelles
- allemagne
- espagne
- bretagne
- bône
- union postale
- parlement
- parti démocrate
- union
- cologne
- havas
- conseil d'hygiène publique
- assistance publique
- université de bonn