Extrait du journal
LES TROIS TRONÇONS ;• . c Dans une Chambre de 012 membres, va-t-on être. suspendu aux décisions de 125 radicaux socialistes? dans un groupe de 125 radicaux socialistes aux indécisions de trois partis en un? -Depuis une semaine, toute la vie poli tique est troublée parce qu’on ne sait si le grpupe le plus divisé de la Chambre soutien dra" le gouvernement, ne le soutiendra pas, ou s’abstiendra. On. en arrive à ces fameux « do sages » qui sont la plaie du régime parlemen taire, dont "on croyait que la Chambre nouvelle voulait s’affranchir, et pour lesquels elle pa raît avoir au contraire, plus encore que ses devancières, un culte dévotieux. A soixante ou soixante-dix radicaux votant pour le ministère, tout est sauvé; à quarante, tout est perdu. On en revient aux thèmes d’école : à cent cheveux on n’est pas encore chauve, mais à 99 on l’est sans conteste. A 100 grains de blé, c’ést un tas, à 99 non. 0 Byzance ! Puis la querelle des mots. Le groupe radical socialiste refuse le vote de confiance si l’ordre du jour porte les mots « union-nationale », qui l’effarouchent, mais il le vote s’il y a les mots « concorde républicaine », qui le rassurent. Après la recherche difficile des mots, la re cherche à peu près impossible de. l’unité. M. Malvy a demandé hier,, dans la réuùion bi quotidienne du groupe en quête de ses opi nions, que la décision qui allait être prise fût rendue à l’unanimité. Et sur cette proposition elle-même tendant à établir l’unité de vote du groupe, le groupe se divise. Si sur un vote pré judiciel la « concorde républicaine » ne peut pas triompher dans un groupe qui la réclame dans l’Assemblée, comment pourrait-il se flatter d’obtenir dans un vote de fond l’unité après laquelle il soupire sans jamais y atteindre? En réalité, le parti radical socialiste n’est plus un parti, il est un agrégat artificiel de trois partis. Il y a ceux qui veulent suivre et soutenir la politique ' dont les termes ont été définis dans les discours de Bordeaux et do Carcassonne, dans, la déclaration ministérielle. Il y a ceux qui sont hostiles à cette politique et sont socialisants. Il y a enfin ceux qui sont encore hésitants entre ces deux attitudes. Pour se donner et pour donner l’illusion qu’il est encore un seul parti, lç parti radical socialiste garde une, unité de façade. Mais sur chaque question, qüa ce soit dansé lès assises du parti aux congrès ou dans les votes du groupe à la Chambre, les trois tronçoqs se séparent auto matiquement. II y a, sur le papier, 125 radicaux socialistes inscrits au groupe de là Chambre. ' Mais il y a trois répartitions aux colonnes des scrutins du Journal officiel. Il y a, dans chacun des votes politiques, une constante et une variable : la constante, c’est la division ; la variable, c’est le nombre qui figure dans chacun des trois éléments séparés. Pour la dignité du parti radical socialiste lui-même, pour la clarté de la politique, cette situation ne peut se prolonger indéfiniment. Que ceux des radicaux socialistes qui préfèrent être les alliés des socialistes se rangent défini tivement- avec les socialistes dans l’opposition. Que ceux qui comprennent que le programme radical socialiste est inconciliable avec le pro gramme socialiste se séparent irrévocablement des premiers. Et qu’entre lès deux, les hésitants choisissent enfin. Il y aura ainsi, non plus un parti dont les trois ombres se battent dans la nuit, mais deux partis combattant en pleine lumière.....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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