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Le Temps, 30 mars 1886

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Le Temps
30 mars 1886


Extrait du journal

Les journaux belges nous apportent de nom breux détails sur la soirée et la nuit de samedi, à Bruxelles, où il ne s’est d’ailleurs produit qu’un petit ndmbre d’incidents. Au meeting anarchiste, on a remarqué le violent discours du compagnon Wysmans : -Les moyens pacifiques, a-t-il dit, sont inefficaces pour résoudre la question sociale : il n’y a que la révolution ; elle seule peut donner ce que n’a pas su conquérir pour le travailleur l’avortement de 1789, c’est-à-dire l’égalité économique. Il est vrai que les faits de Charleroi et de Liège n’ont pas encore eu de résultat, mais l’effet moral est produit et bientôt le peuple dictera sa loi. La bourgeoisie belge fera comme les nobles de 89 qui résistèrent jusqu’à la mort, mais, comme la noblesse d’alors, elle sera vaincue. Elle aura beau s’appuyer sur l’armée, l’armée est un bâton rompu. Les soldats se tourneront bientôt contre elle et feront cause commune avec les travailleurs. Le triomphe peut être hâté et assuré par le concours des petits bourgeois ; du jour où ceux-ci comprendront qu'il sont exploités par l’aristocratie de la finance, nous serons les maîtres absolus, car aucune force humaine ne pourra nous arrêter. A la sortie, il ne s’est produit qu’un incident vraiment grave : la devanture d’un magasin du boulevard du Nord a été enfoncée. Un homme a reçu un coup de baïonnette à la cuisse dans les ba garres qui ont eu lieu place du Grand-Sablon. On a opéré soixante-sept arrestations, mais sans im portance, excepté celle du nommé Govaerts, contre lequel un mandat d’arrêt, lancé par le procureur général, n’avait pas encore pu être exécuté. Vers une heure du malin, la foule était si hou leuse que M. Buis dut ordonner d’évacuer la place et de fermer les cabarets dans lesquels le monde voulait se réfugier. Des patrouilles parcouraient les environs de l’hô tel de ville et de la Bourse. Une forte brigade de...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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