Extrait du journal

race, vide de valeur et pleine degrâce ? Regardez le lévrier — le terre-neuve, c'est l'aristocratie forte, la simplicité, la grandeur, le génie; le chien de chasse, d'une affabilité banale comme son charme, d'une intelligence ordinaire, plutôt bon que mauvais, représente; la moyenne des gens du monde; — le chien de berger, âpre, râpé, grognant et ponctuel, tient du douanier et de l'alguazil ;— le bouledogue, tenace, rapace et cruel, c'est l'usurier des villes ; ■— le basset, crotté et actif, c'est l'homme" d'affaires delà campagne; — le terrier, c'est le fureteur de'curiosilês; —le bichon de la Martinique, joujou ; suspect^ représente ces poupées du- plaisir que.'pomponnent studieusement les hommes mûrs; — le griffon, elle barbet sont les moralistes de là race canine; le caniche en est le savant; et quant à ces clïiens innommés qui battent le pavé des grandes villes, qui ne savent où dîner, et qui dînent toujours, ne correspondent ils pas aux bohèmes ? C'est Nestor Roqueplan qui a découvert le chien bohème, épagnèul déclassé qui suit les cuisinières à leur/rentrée au logis, obtient un gîte à force d'importunilé, et, le lendemain, dès l'aube, décampe après s'être repu. — Le carlin n'a disparu que parce que son type corrélatif se trouvait aboli. — Le roquet, c'est celte petite bourgeoisie hargneuse, personnelle et poltronne,'qui s'oppose toujours à toutes les idées généreuses: — Le mâtin,' c'est ce mauvais sujet taillé, en Hercule qui cherche querelle aux passants.— Le chien-loup avec son collier de fourrures, n'est-ce pas la copie de nos cochers?...