Extrait du journal
G recque et pour père un Égyptien ; c'est un produit de l'alliance de l'Egypte et de la Grèce, pendant la guerre contre la Turquie. Métis d'un sphinx et d'une Minerve, il réunit la vertu des deux races dont il est sorti, et fournit une gloire de plus au monde, à n'en juger que par sa première découverte. Un hasard providentiel l'a placé sur notre roule, comme nous revenions de visiter en Provence le vénérable P. Aymès, qui nous avait mandé pour admirer ses merveilleuses olivettes : le P. Aymès, qui le croirait ? a réussi, par une culture perfectionnée, à faire produire à ses oliviers des olives toutes confites, toutes bonnes à croquer comme des jujubes. — Dans noire compartiment de wagon se trouvait M. Sphinxopoulos,qui se rend à Paris, pour y faire entériner ses lettres patentes de savant inventeur de pierres. Une attraction sympathique nous eut bientôt rapprochés, comme gens faits pour s'entendre et se servir au besoin. Il me fit part de ses travaux, de ses projets, de ses espérances ; il me montra un© lettre de recommandation pour M. Beulé, l'inventeur de l'escalier de l'Acropole, et me confia son voeu d'être nommé à Paris, professeur de la langue inconnue qu'il avait découverte. Celte langue, dont il composait la grammaire, il l'avait devinée d'après une inscription i trouvée sur. une pierre dii tombeau de la belle Hélène, femme du pauvre Ménélas, à Argos. En faveur de notre future amitié^ il voulut bien mt> communiquer un spécimen de cette mystérieuse pierre d'Argos, nouvelle pierre de Rosette, d'où le génie d'un savant allait tirer une langue inconnue et peut-être inexistée. Er> retour de cette gracieuseté, j'offris à mon illustre .compagnon, do lui indiquer, dès notre arrivée à Paris, l'escalier secret qui part des Catacombes et monte jusqu'au sommet de l'Obélisque de Louqsor, par une spirale couverte d'inscriptions indéchiffrées ; et, en attendant, je lui donnai pour arrhes une copie, faite do souvenir, de l'inscription fameuse, désespoir de la science de l'Institut, énigme type, inscrite sur la clef de voûte de la porte du Palais-Mazarin :...
À propos
Le Tintamarre est un journal satirique lancé en 1843 par le journaliste et critique Jules Lovy. Pluridisciplinaire et railleur, il aborde un large pannel de rubriques, de la littérature au théâtre en passant par la musique ou la mode. Sa publication se fait de moins en moins chronique au détour des années 1890 et son tirage, toujours plus discret, s’éteint progressivement au tournant du siècle.
En savoir plus Données de classification - rochon
- rosette
- châmpollion
- prudhomme
- beulé
- provence
- argos
- france
- paris
- egypte
- grèce
- véron
- chypre
- turquie
- louqsor
- académie des inscriptions et belles-lettres