Extrait du journal

Nous avons en face de nous une puissance militaire de premier ordre, qui, depuis 1866, se prépare à un duel avec la France. Du moment où la Prusse, après Sadowa nous a refusé toute rectification de frontière, elle a compris que tôt on tard, nous entrerions en lutte avec elle. De son côté, elle rêve l’empire du monde, elle veut la Hollande, elle veut l’empire d’Allemagne, elle veut la prépondérance. On n’a ni de telles craintes, ni de telles visées sans se préparer sérieusement à la lutte. Pour que la Prusse fût en mesure de faire ce quelle veut, il faudrait une véritable défaite et un affaiblissement considérable de la France. Or des hommes diktat comme M. de Bismark et des militaires comme M. de Moltke ne sont pas assez ignorants pour croire à une victoire facile sur un pays qui a fait ses preuves....