Extrait du journal

Pour raconter avec exactitude la vie d’un grand homme, il faut la connaître toute. Aucun détail ne doit rebuter l’investigation. Il n’est pas inutile de rechercher ses habitudes et ses goûts, sa façon de se vêtir, de manger, de travailler, de le suivre dans sa chambre à coucher, dans son cabinet de toilette, de ne point le quitter une seule minute du jour ou de la nuit. Je crois même que nous ne perdons pas notre temps à fouiller dans ses armoires, à compter ses gilets de flanelle, ses chemises, ses culottes. M. Frédéric Masson,qui i -t un familier de l’empereur, a noté que son héros faisait acheter -18 gilets de flanelle par an, au prix de 80 francs et entendait qu'ils servissent trois ans. M. Masson sait aussi le nom de la blanchisseuse, Mme Durand, qui prenait vingt sous et fut remplacée par un blanchisseur moins exigeant, le sieur Barbier, qui se contentait de douze sous par gilet ; il s’est inquiété i gaiement du petit chapeau qui, comme dit la chanson,...