Extrait du journal

Le hasard a été jusqu'à présent, au Maroc, le grand inspirateur de notre politique locale. Une perche malencontreusement érigée sur une terrasse, provoque l'assassinat de Mauchamp, qui nous obligé à occuper Oudjda. Quelques coups de pioche de terrassier dans un cimetière soulèvent la ruée de la populace à Casablanca; le bombardement de la ville et l'installation dans la Chaouïa en résultent. Nous étions cependant à la veille d'évacuer lorsque des événements assez vagues nous appelèrent et nous conduisrent victorieux à Fez. La brusque intervention d'Agadir qui nous surprit et nous inquiéta, eut cependant pour conséquence directe un accord et le Protectorat, autour duquel nous aurions indéfiniment tourné sans nous décider. Les sottises allaient commencer à Fez, avec l'organisation d'une armée chérifienne que nous aurions armée, instruite contre nous; peut-être a-t-il fallu payer des sanglantes journées d'avril, un effort plus énergique vers la francisation du Maroc, par la liquidation simultanée du Sultan et de la diplomatie pareillement hostiles à une solution plus nationale, plus française....