Extrait du journal

Mais cette même tendance appliquée au passé justifierait les les plus vifs reproches de Valéry. Il y a un romantisme de la Révolution et il est aussi dangereux que celui de la royauté-âge d'or. La Révolution est dépassée, elle n'a fait germer qu'une tyrannie. Et toutes les révolutions qui ne peuvent être permanentes, risquent toujours de s'achever en tyrannies. L'homme se lasse de l'exception. Il n'y a que des individus qui peuvent se maintenir dans cette exception. En général, on les tue, car le pauvre bougre qui veut être un grand bougre a toujours horreur du vrai grand bougre. Puisque nous parlons de la Révolution, signalons le cas Robespierre. On ne lui a pardonné, ni d'aimer la pureté, ni de voir plus loin que les agitateurs de seconde zone. Nous assistons maintenant, dans un cadre très limité à vrai dire — et tout à. fait provincial comme caractère — à des exaltations genre Révolution 92-93. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est aussi touchant que la promenade d'un jeune marquis de 1943 dans la galerie de ses ancêtres. Qu'il s'agisse d'un romantisme de la noblesse ou d'un romantisme de la guillotine, le ridicule est le même. Pour se justifier, la déniroeratie n'a pas besoin de sotrvenirs. Aujourd'hui, devant les peuples qui cherchent à préserver leur humanisme ou leur art, nous trouvons des forces divergentes....