Extrait du journal

MUSB3AUX Important comme un ministre Sire Hiver s’est amené, Et voyant son air sinistre, La Nature a frissonné. Quant aux hommes, qui se plaignent, En été qu’il fait trop chaud, Grelottants voici qu ils geignent Et chacun fait le museau 1 * Le museau : « J’ai de la neige Dans les jambes » clame l’un L'autre dit : « Quel sortilège * Ce froid-là n’est pas commun. » « J'ai les pieds dans la saumure » « Moi le dos dans le ruisseau î » Bref tout chacun murmure Et chacun fait le museau l * « C’est la cheminée qui fume I Peste l’épousq en courroux « Dieu Seigneur quelle amertume D’avoir un pareil époux ! Hein ? quoi ? sortir ? Pourquoi faire ? » Dit-elle en fixant l’oiseau D’un œil chargé de colère, Tout en faisant le museau. * Açrès c’est monsieur qui grogne : « Les enfants font trop do oruit ! » Ou déclare sans vergogne Que le dîner n’est pas cuit. Pour la moindre peccadille, Un mot lâché, bécasseau, Voici naître la bisb lle Et chacun fait le museau. * Museaux roses, blancs ou jaunes S’allongeant à l'infini Le long des jours monotones Dont tout sourire est banni. Voilà ce que nous amène L’Hiver, triste damoiseau, Qui sur nçs monts se promène Et nous fait faire le museau. * Et peut-êtro j’exagère Mais on comprend forcément La façon dont la vie chère Peut tomber fatalement Si l’on voit poindre la baisse Sur le bœuf, sur le veau, Et le porc, sans tristesse, C'est qu’on mange du museau. Rick...