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L’Écho de la montagne, 22 février 1890

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L’Écho de la montagne
22 février 1890


Extrait du journal

Nous invitons nos lecteurs et amis à lire avec attention le remarquable article ci-des sous ; en faisant justice des pleurnicheries or léanistes, il rappelle aux anciens et il enseigne aux jeunes les souffrances des républicains, qui ont souffert pour nous donner la liberté et que notre ingrate ignorance laisse beaucoup trop daùs loubli. C'est un délicieux pèlerinage que tous les touristes ont fait. Il n’y a pas de mer veille pllus admirable que cette montagne d'architecture baignée par la mer. Depuis des siècles elle fait l’étonnement du monde entier. Figurez-vous une haute roche à pic dans laquelle la patience des moines du Moyen-Age a découpé et ciselé un énorme morceau d’architecture, moitié abbaye, moitié château-fort, tout à la fois élégant et terrible, et qui fait rêver d’une délicieuse vie retirée, se suffisant à ellemême, cl s'écoulant paisiblement au bruit des vagues éternelles qui viennent se briser au pied de la montagne merveil leuse. Saint-Michel fut une abbaye. Et tant qu’on reste dans les parties élevées du monument on est ébloui par la richesse de ce palais de féerie taillé en plein roc. Mais dès qu’on descend dans les sous-sols, dans les caves creusées au cœur de la montagne, on éprouve un violent senti ment de terreur et on se souvient que Saint-Michel fut aussi une prison, la plus horrible prison que le Génie des tourments puisse imaginer. D’ailleurs, si on ignorait ■i cette partie i* l’histoire du Mont, le gar dien qui vous l’a fait visiter, vous le rap pellerait, Je n’oublierai jamais le serre ment de coeur que j’éprouvai la première fois que je descendis dans ces oubliettes. Nous cheminions depuis un quart-d’heure par des galeries basses et humides descen dant en spirale, à la faible lueur d’une lanterne, quand tout à coup le gardien s'arrêta devant un trou, ou plutôt une fosse profonde d’un mètre à peine, et sur laquelle se refermait une basse poterne couverte de vieilles et énormes ferrures. De sa voix indifférente, l’homme nous dit : — C’est ici le cachot. Armand Barbés y a été enfermé pendant quarante jours. Puis il noqs montra à quelques pas de là un autre trou de même dimension : — Le cachot de_Martin-Bernard. Comme nous étions tous en proie à cette espèce de terreur silencieuse qui s’empare de notre être quand on marche depuis longtemps dans l’obscurité et qu’on aspire secrètement à revoir le soleil, il ne fut pas prononcé un seul mot. C’était vraiment sinistre. L’émotion était certainement plus grande pour celui qui écrit ces lignes que pour ses compagnons d’excursion. J’ai beaucoup connu et aimé Martin-Bernard...

À propos

L'Écho de la montagne fut un hebdomadaire publié à Saint-Claude entre 1877 et 1944. Il faisait suite à L'Hebdomadaire, lancé en 1827. Il s'agissait d'un journal qui publiait les annonces judiciaires, commerciales, ainsi que les actualités du canton du Jura. En 1946, le journal est ressuscité par Jean-Pierre Salvat et renommé Le Courrier. En 2009, Le Courrier fusionne avec L'Indépendant du Haut-Jura-Morez pour donner Le Courrier l'Indépendant, dont la publication est discontinue depuis 2011.

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Données de classification
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