Extrait du journal

port qu’il m'a adressé comme président de la commission des valeurs de douane que la crise financière survenue aux Etats-Unis « n'était que la première manifestation d une de ers crises générales, dont les conséquent ces peuvent varier suivant les pays, mais qui envahissent fatalement le monde entier par suite de la solidarité sans cesse plus in time des diverses nations». Quelle est, en France, la mesure, la gravité actuelle de ce malaise que le monde entier subit avec nous ? 11 vous semblera utile et bien naturel qu’une telle question soit posée ici. Je la résoudrai, non par des mots, mais par quel ques chiffres. Envisageons la période de l’année 1903 qui vient de s’écouler, d’abord au point de vue des importations. Pour les neuf premiers mois de 1908, le total des importations, comprenant les ob jets d’alimentation, les matières nécessai res à l’industrie et les objets fabriqués, s’é lève à 4 milliards 478 708.000 fr. Pour les neuf premiers mois de 1907, 1e total des importations, comprenant les mê mes objets et matières, s'élève à 4 milliards 565.245.000 fr. D’où il ressort pour 1908 une diminution de 86 537.000 fr. Un mot maintenant sur les exportations. Pour les neuf premiers mois de 1908, le total des exportations, comprenant les ob jets d’alimentation, les matières nécessaires à l'industrie, les objets fabriqués et les colis postaux, s’élève à 3.883.374.000 fr. Pour les neuf premiers mois de 1907, le total des exportations comprenant les mê mes objets et matières s’élève à 4 milliards 131.488 000 fr. D’où ressort pour 1908 une diminution de 248.114.000 fr. En additionnant les deux chiffres ainsi dégagés, nous obtenons pour les neuf pre miers mois de 1908, par rapport à la même période de 1907, une diminution totale de 334.651.000 fr. Ce chiffre donnerait la mesure exacte de notre malaise économique, s’il était légitime de comparer l’année 1908 à l’année 1907. Il n’en est rien, on le sait, car l’année 1907 est une année absolument exceptionnelle. Le bon sens ordonne, si l’on veut apprécier la gravité de la crise, d’établir un parallèle plus sage entre l’année 1908 et l’une des an nées précédentes, l’année 1906 par exem ple. Mais ce n’est pas sur ce point que je veux insister devant vous ; je voudrais recheréher parmi les neuf premiers mois de 1908, les chiffres afférents au mois le plus récent, au mois de septembre. Pour septembre 1808 : Le total des importations s’élève à 474.686.000 fr. Pour septembre 1907 : Le total des importations s’élève à 450.073.000 fr. D’où résulte en septembre 1908 : Une augmentation appréciable de 24 mil lions 613.000 fr. Ainsi, d’une façon générale et malgré la crise qui sévit sur le monde entier, la France a vu, pendant le mois dernier, s’accroître son pouvoir d’achat, et de ce chef les chif fres, si exceptionnels pourtant de 1907, se trouvent dépassés. En est-il de même quant à l’exportation ? Voici les chiffres : Pour septembre 1908 : Le total de nos exportations s’élève à 474 686.000 fr. Pour septembre 1907 : Le total des exportations s’élève à 431 millions 382.000 fr., d’ot ressort, en faveur de septembre 1908 : Une augmentation de 26.286.000 fr. Voilà un fait bien rassurant. En pleine crise la France parvient à dépasser de 28.299.000 fr. pour les objets fabriqués et de 16.642.000 fr. pour les colis postaux les chiffres, ei élevés, de septembre 1907. Considérons un instant, pour le mois de septembre, les résultats de notre commerce...