Extrait du journal

M. Combes publie dans la Nouvelle Presse Libre, de Vienne, une impor tante étude sur le Pape et la Sépara tion. Ce n’est pas la première fois que l’ancien président du conseil collabore au journal viennois. Ses précédents articles faisaient un bruyant étalage d’apologies personnelles ; celui qu’il vient de publier est moins subjectif et l’on y sent flotter des vapeurs d’encens que l’ancien commentateur de saint Thomas brûle dévotieusement devant le stoïcisme tranquille du Pontife ro main. L’hommage que M. Combes rend au pape est le trait caractéristique de son article. Hommage qui veut paraî tre plus irrévérencieux que sincère, plus puéril que respectueux, mais qui, par sa gaucherie même, souligne le caractère impersonnel, doctrinal et dé sintéressé des résistances du SaintSiège. Involontairement, sans doute, mais subjugué par la force et la spontanéité de l’évidence, M. Combes reconnaît que le pape, lié par le dogmatisme catholique, a adopté la seule attitude qui lui fût permise et que, s’il a agi comme l’on sait, c’est qu’il ne pou vait faire autrement. c En demeurant obstiné, écrit M. Combes, Pie X agit comme un pape ayant conscience de ses fonctions et de la doctrine fondamentale qui lui a été transmise. » Ainsi M. Combes absout le pape et, contraint par une logique supérieure, il écarte dédaigneusement ces mobiles nébuleux, ces desseins de complot po litique que M. Clémenceau attribue à Pie X. En rendant hommage au pape, M. Combes justifie son obstination et pro nonce, du même coup, la condamna tion de la loi française de Séparation. La rigueur de son raisonnement ne va pas jusque-là ; elle y conduit tout de même. Le collaborateur de la Nouvelle Presse n’échappe, en effet, à celte inévitable conclusion qu’en se rejetant dans des généralités spéculatives sur l’éternel conflit de < la pensée libre > et de « la pensée catholique. » Mais la philosophie n’est pas la po litique. Il importe peu, pour le gou...