Extrait du journal

dans une vallée de l’Indoustan. Elles sont étroites et hautes — des colonnes plutôt que des tours — mais si solidement bâties que, datant, selon toute probabilité, des premiers âges du monde, elles ont résisté pendant des siècles aux injures du temps, aux ravages de la guerre, à tous les fléaux qui ont désolé le pays. Thomas Moore, son grand poète, suppose qu’elles étaient consacrées au culte du feu. Quelques archéologues pensent qu’elles ser vaient de phares ; d’autres y voient des monuments funéraires. Celle qui va figurer dans notre récit s’élevait à l’entrée d’un cimetière, dont les débris d’une chapelle gothique attestaient l’ancienneté. Au mi lieu des tombes enfouies sous l’herbe, on distinguait une ogive encore debout, mais presque envahie par le lierre et les ronces. Il était de tradition que, le lendemain d’une bataille contre l’armée de Cromwell, les Irlandais vaincus y avait enterré leurs morts. C’était donc un endroit vénéré, mais tout à fait à l’écart, en pleine campagne, et disait-on, hanté chaque nuit par des revenants. Après le coucher du soleil personne ne s’y serait hasardé, même aux alentours. De là, sans doute, le choix de Fergus et de Wil liam. Notre héros, chevaleresquement fidèle à la promesse exigée par Kitty, avait gardé le secret de sa prochaine entrevue avec eux. Cependant, comme elle ne devait avoir lieu que vers la fin de la semaine, il eut cette prudence, ou plutôt cette inspiration, de visiter préalablement le lieu du rendezvous; On y accédait par un chemin montant, encaissé) propice aux embuscades, A gauche,...