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L’Écho de Paris, 1 février 1912

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L’Écho de Paris
1 février 1912


Extrait du journal

Il y a, dans une commune de Bretagne, une vieille femme qui a élevé, seule, ses six en fants et en a fait de braves gens. Son mari est mort alors que les. enfants étaient tout petits. Les quatre garçons sont au service de la France, marins ou soldats coloniaux ; quant à elle, elle continue à travailler courageuse ment : elle gagne vingt sous par jour et s'en contente... „ , , Peut-être cette femme a-tnelle droit a quel ques égards de la part des hommes qui re présentent la France vis-à-vis d'elle? Voici comment ces hommes la traitent : Un de ses ûls, rengagé dans un régiment; colonial, au moment d'embarquer pour le' Tonkin, tombe malade à Marseille. Il écrit, en décembre dernier, à sa mère, qu'il a été admis à. l'hôpital militaire, mais qu'elle ne s'inquiète pas, que son état n'est pas grave... . Le 10 janvier, la mere reçoit une formule imprimée l'avisant que son fils a été trans féré de l'hôpital à l'asile d'aliénés de Mar seille. 1 Pas un mot de plus, aucun détail. Et, depuis le 10 janvier, cette femme de-, meure angoissée en face du laconique et ter rifiant avis. ' Que s'est-il passé ? que devient l'enfant qui ne peut plus écrire ? Le mal est-il sans "re mède, sans espoir ? L'administration reste muette. Sur la d'emande de la malheureuse, une personne s'est entremise, a écrit au directeur de l'asile d'aliénés, au directeur de l'hôpital militaire : aucun de ces messieurs n'a jugé utile de répondre; Que peut-on contre cette cruauté, parfaite ment conforme, sans doute, à la bonne règle ; aux principes administratifs ? Autrefois, dans ces cas-là, un cœur chari table allait au devant des angoisses, mater nelles pour rassurer, pour consoler, pour donner des nouvelles ». Dans l'ombre des murailles administratives, .1 prêtre veillait sur ,1es petits Bretons...Mais, maintenant, que peut-on faire ? Signaler ces pratiques féroces, injustes, i»humaines, les signaler sans repos ni trêve, —et attendre : attendre que l'Etat consente à dire à cette mère ce qu'il a fait, lui, l'Etat, de "enfant devenu fou à son service... FHANC-NOHAIN....

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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