Extrait du journal
1 Nous ne manquons pas d'observateurs de nos. maux. C'est même un des traits de notre temps, cette lucidité, cette conscien ce îrien avertie avec laquelle nous souf frons. .Lisez ,les journaux. Ils constatent que l'agitation révolutionnaire s'accroît. Des forces, assurément considérables,- et plus habiles. que jamais à exploiter la peur, menacent l'Etat qu'elles ont tâté longternps, qu'elles sentent faible. On,sait très bien que, si le Parlement joue la pièce habituelle, sur la scène, il y a une autre pièce en répétition, au foyer. La comédie semble usée ; on a peur d'une reprise du drame. Je ne seraismême pas surpris si l'on m'assurait qu'un tout petit nombre d'hommes en place se rendent compte du danger. Mais ils ont la superstition de la parole. Ils ont grandi par le discours ; ils se sont maintenus par le discours; ils s'imaginent que ~cela peut faire durer un régime. Quelle erreur ! Tout au plus un ministre. L'un de ces journaux, qui signa lent le péril, et qu'il faut remercier, me demandait, il y. a quelques jours : la Ré publique s'est, cependant beaucoup occupée des ouvriers, et leurs prétentions augmen tent sans cesse! Est-il un pays qui ait voté plus de'lois ouvrières ? qui se soit plus endetté que le nôtre pour « l'idéal démo cratique » ? Hélas! monsieur, le nombre des lois n'est pas un mérite. Il y a du gaspillage même en législation. Un petit nombre de lois justes et étudiées — celles qui nous manquent.— peuvent valoir tout un Code et tout un ministère du travail. Elles pour raient grandement servir et pacifier an Etat qui ne souffrirait que de maux écono miques. En sommes-nous encore là ? Que valent-elles contre la haine ? Quelles sa tisfactions de juste salaire, d'arbitrage ou de retraite paraîtront suffisantes à des hommes qui ne sont ni tous les ouvriers, ni .tous les fonctionnaires, mqis qui sont une fraction des uns et des autres, et qui se déclarent anarchistes ?, Tout ce qui 'est travail, même bénin, tout ce qui est ordre, même secondaire, leur semblera inacceptable:■ Ils ne deman dent et ne demanderont au gouvernement qu'une seule chose : c'est qu'il disparaisse. Non, la Jante capitale de ce régime me nacé n'est pas dans sa législation ouvrière. Elle est dans cette incroyable folie qui fait de lui le grand pourvoyeur de l'anarchie, le. complice des attentats qu'il punit et de ceux qu'il redoute. Dans ses écoles primai res, secondaires, supérieures, des maîtres patentés, les uns signalés et fameux, les autres ignorés, enseignent qu'il n'y a point de Dieu, point de religion, point d'autori té, point de patrie, point de propriété. Lui-même, en mainte occasion, il ajoute l'exemple à l'enseignement,, et se montre sans scrupule. Pourquoi vous étonnez-vous si ces lois ouvrières demeurent .presque inefficaces ? Elles ne peuvent apaiser que les esprits qu'ils n'ont pas formés. . JVNWS....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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