Extrait du journal

Le dressage d'une jeune panthère. que l'idée de liberté est abstraite, humaine et certainement étrangère aux bêtes. ' . " Mais les psychologues constatent qu'à Vincennes — comme dans tous les jardins zoologiques d'ailleurs — en leur donnant largement cette nourri ture qu'elles étaient obligées de cher cher ou de conquérir de haute lutté à l'état sauvage, on a rendu inutiles leurs instincts de chasse et de guet, leur prudence, leur ruse... toute cette partie de l'instinct nutritif qui pré cède l'absorption de la substance qui nourrit. Et les psychologues savent aussi que, si l'on n'y remédie, ces ins tincts périront, car des animaux iso lés et nourris à la main ne peuvent plùs manger, après quelques années de ce régime, qu'en recevant la nour riture de la main de leur gardien.» La psychologie animale voit un re mède à cette lente destruction. 1 Comme Freud allant chercher, chez ses malades, les sentiments refoulés dans les profondeurs de l'inconscient, la psychologie animale ramènera au jour les instincts naturels des bêtes enfermées et les mettra • en action sous les yeux du public. C'est cette chose si nouvelle. que vous allez voir, j'espère, au Zoo de Vincennes. * La psychologie animale,' dont les expériences ont été officiellement au torisées au Zoo de Vincennes (au point de vue des recherches de labo ratoire) et pour laquelle lé distingué directeur, le professeur ' A. Urbain, professe une estime particulière, a tout un programme spectaculaire. Il a pour objet de mettre en valeur les instincts et l'intelligence. Bien que tenu à la discrétion, nous allons pou voir entr'ouvrir notre cahier d'expé riences. A titre d'exemple, considérons un acte d'une grande importance dans la vie des espèces prédatrices : l'affût. Ne pouvant employer dés animauxproies, réels et. vivants, ce qui serait un spectacle révoltant pour les bons protecteurs que nous sommes, nous...