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L’Écho de Paris, 4 juillet 1937

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L’Écho de Paris
4 juillet 1937


Extrait du journal

Les crises financières dans tous les Etats et surtout dans les Etats démocratiques sont les mêmes. Le régime électif veut que les Parlements dépensent toujours plus. Il arrive un moment où les dépenses dé passent les recettes. L'argent manque. Logiquement l'Etat qui se trouve dans cette situation fâcheuse serait amené à déclarer que la caisse est vide et qu'il ne peut plus payer. Tout le monde comprendrait et, pour un temps, l'électeur et l'élu deviendraient un peu plus sages. Mais l'Etat recule devant cette mesure un peu rude. Il emprunte en hâte, ou il demande des avances à la Banque de France et fait de l'inflation. Le public est troublé pendant quelques jours. Puis il reprend vite courage. Il croit volontiers que l'Etat ne peut pas être ruiné, que c'est un distributeur miraculeux de richesses. Bientôt il ne pense plus à la nécessité du redresse ment. L'Etat continue à dépenser et à pas rapides va vers une autre crise qui est destinée naturellement à être plus pénible et plus grave que la précédente. Le Cabinet Chautemps, trouvant les caisses vidées par le Cabinet Blum, a commencé par parer aux nécessités urgentes par les mesures faciles. Il n'y a pas besoin d'imagination pour faire de l'inflation, surtout quand la Banque de France a été mise au préalable dans une situatton où elle ne peut plus jouer le rôle tutélaire qui était naguère celui des régents. L'Etat a renoncé à maintenir le franc à sa valeur déjà réduite et s'est fait avancer quinze milliards de billets. Solution aisée, mais insuffisante, a dé claré le gouvernement lui-même. Et la suite ? Les impôts directs sont encore faciles à établir, parce qu'il y a 20 pour cent à peine des électeurs qui les paient. Les impôts indirects, bien que très productifs et rapidement, sont moins faciles, parce qu'ils sont payés par le plus grand nombre. Le régime électif exige qu'il y ait des privilégiés, et que ces privilégiés ne paient pas, car ils votent pour celui qui maintient les privilèges. Quant aux économies, elles sont absolument nécessaires, mais elles sont à toutes les époques et sous toutes les formes de gouvernement, très difficiles...

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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