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L’Écho de Paris, 5 août 1891

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L’Écho de Paris
5 août 1891


Extrait du journal

D'abord, tu guillotineras Les gens condamnés seulement. Jamais tu né devanceras : " Le prononcé du jugement. Le recours en grâce attendras Et le pourvoi pareillement. Mais après cela tu "pourras A ton affaire aller gaiment. Un matin, tu pénétreras Chez le condamné poliment. A te suivre l'exhorteras D'un clin d'œil, amicalement Les cheveux tu lui couperas Avec un petit instrument. Son col de chemise ouvriras . A la mode, légèrement. Sur la place tu conduiras ' Ton client gracieusement. Des potins tu lui parleras Et même du dernier roman. Au besoin, tu lui donneras Des nouvelles du Parlement. Et pour le calmer, lui diras : «Bah ! ça n'est qu'un mauvais moment! Sans le brusquer, tu l'aideras A grimper sur le monument. Sur la planche, le poseras Toujours très convenablement. Dans la lunette passeras, Sa tête avec empressement. Et la ficelle tireras D'un joli petit mouvement. Tout fier alors, tu salueras Le public indistinctement. Puis dans la boîte tu mettras Tête et tronc bien séparément. Enfin chez toi tu rentreras, Ayant eu beaucoup d'agrément. 6AVR0CSB....

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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